Elle ne portera plus le maillot de l’équipe de France. Barrée par une importante concurrence chez les Bleues, Coralie Langel a décidé de changer de nationalité sportive en vue de la saison prochaine.
Alors qu’elle figurait parmi les grands espoirs du biathlon tricolore il y a quelques années, la Jurassienne de 23 ans avait vu sa progression stoppée par un problème de surentraînement. Après avoir obtenu de bons résultats en début d’hiver, elle espérait avoir sa chance en IBU Cup, dans la deuxième division du circuit mondial. Mais alors que les Bleues cartonnent (aussi) ce niveau, elle n’a pas pu récupérer une place dans la sélection.
« En janvier, après deux victoires consécutives à Prémanon et aux Contamines-Montjoie, je n’ai pas été sélectionnée pour l’IBU Cup et j’étais un peu triste, confie-t-elle à Nordic Mag. À ce moment-là, je n’avais plus de direction à suivre pour ma saison, car les convocations me semblaient de moins en moins compréhensibles. Je ne suis pas du tout en guerre avec la France, mais simplement déçue par certaines décisions. C’est ce que je ressens en tant qu’athlète, et je ne suis pas toujours objective. »
Pas de Marseillaise pour elle…
Coralie Langel s’est clairement interrogée sur la suite à donner à sa carrière, avant d’aboutir à ce choix fort. « Je me suis posé les bonnes questions pour savoir si j’avais encore envie ou non. La densité en France est énorme, et je sentais que je n’avais plus vraiment de place. Pour être honnête, je n’aurais pas continué en France, et je me suis dit que j’avais un plan B avec cette opportunité d’aller en Suisse grâce à ma double nationalité. J’ai donc entamé les démarches en ce sens », explique celle qui possède également la nationalité suisse grâce à son grand-père paternel.
La Jurassienne va intégrer un groupe d’entraînement où l’on retrouve des valeurs sures du biathlon helvète, comme Lena Haecki-Gross ou encore Amy Baserga. Elle espère ainsi donner un nouvel élan à sa carrière, même s’il s’agit d’un crève-cœur pour elle que de tourner le dos au maillot bleu.
« C’était le plus dur, avoue Coralie Langel.
C’est tout bête, mais La Marseillaise… Je ne vivrai jamais cet
hymne sur un podium de biathlon, parce que ce ne sera pas ça ! Dans
les valeurs et la célébration de la performance, je me posais des
questions. Purée, je quitte la Fédération française de ski ! C’est
triste, mais j’ai pris cette décision d’un point de vue personnel.
J’ai pris cette décision pour moi, en pensant à moi. Je fais du
sport et des résultats pour moi. »