Si la natation est un sport olympique majeur, il en va de même pour la gymnastique. Cet été lors des JO de Paris 2024, deux stars ont tout particulièrement pris la lumière dans ces disciplines. D’un côté Léon Marchand et ses quatre médailles d’or en individuel dans les bassins parisiens. De l’autre, Simone Biles avec ses trois breloques dorées et une quatrième en argent en gymnastique artistique. Mais un autre point commun unit les deux champions : leur difficulté à appréhender leur notoriété mondiale.
Dans un long entretien accordé mardi à L’Équipe, l’Américaine de vingt-huit ans a évoqué le sujet. « À chaque fois, je suis sous le choc d’être reconnue mondialement. […] Comme d’autres, j’ai rêvé de ce moment où des petites filles du monde entier m’admireraient. Mais une fois que ça arrive, c’est un choc assez violent. Il m’a fallu du temps pour réaliser qu’elles nous aiment pour ce que l’on fait et pour qui l’on est. Quand j’ai compris que les gens aimaient ma véritable nature, c’est devenue plus simple de rester ouverte et honnête. »
Pour autant, Simone Biles a reconnu que la notoriété demeurait quelque chose de très compliqué à vivre au quotidien : « Ça prend un certain temps pour accepter cette attention que je peux susciter. » Un son de cloche identique à ce qu’avait pu raconter Léon Marchand le 15 avril dernier au micro de France Info. « Quand je parle de l’énergie que je perds, c’est quand je dois dire merci à beaucoup de personnes dans la rue, quand je dis merci pour tout ce que les gens disent, quand je dois serrer beaucoup de mains (…). Tout ça, ce n’est pas grand-chose, mais quand tu le répètes tous les jours… »
« Un énorme bouleversement »
Et le Toulousain de conclure avec franchise : « Je ne suis pas fait pour ça et ce n’est pas quelque chose qui me galvanise. C’est plus quelque chose que je dois faire en plus, c’est un job à part entière. » Une fois les Jeux olympiques de Paris passés et un retour de quelques semaines dans son ancien club de Toulouse, Léon Marchand est reparti hors de France pour s’entraîner. Mais aussi pour fuir cette attention bien trop pénible pour lui. Une situation presque cauchemardesque qu’a comprise Simone Biles : « Je peux l’imaginer. Après des Jeux aussi exceptionnels, ça me semble même inévitable. […] Pour tous les autres, on est devenu un héros (…). C’est un énorme bouleversement. »
La gymnaste d’un mètre quarante-deux a enfin été invité à glisser un petit conseil à Léon Marchand : « Ce qu’il a choisi, partir en Australie, c’était parfait. C’est exactement ce que j’aurais fait. » Simone Biles a conclu en évoquant son après JO 2024 : « Je suis rentrée chez nous à Chicago. Je me suis cachée pendant une semaine ! Même si j’ai l’expérience, ça reste difficile à appréhender. Ça peut être une source d’anxiété. […] Je crois qu’il faut rester soi-même, continuer à s’entraîner, à vivre à peu près normalement. »