Richard Gasquet, la malédiction

Richard Gasquet
Alors qu'il va disputer son dernier Roland-Garros, Richard Gasquet a du mal à se défaire de l'ombre encombrante de Rafael Nadal...

Rafael Nadal a tourmenté Richard Gasquet durant toute sa carrière. Et même au moment d’arrêter, le Majorquin ne laisse pas le Biterrois tranquille. Quand Gasquet a confié à L’Equipe qu’il allait prendre sa retraite, à l’automne dernier, Nadal, quelques heures plus tard, a secoué le monde du tennis en annonçant qu’il raccrochait. Et alors que « Richie » se prépare à disputer son dernier Roland, son tout dernier tournoi même, son hommage est éclipsé par celui qui sera rendu dimanche à « Rafa ».

« On a 15 jours de différence, observe l’Héraultais. J’ai fait ma carrière avec lui. Annoncer la retraite le même jour, c’était très spécial. Après, on a le même âge, donc on s’arrête à peu près dans les mêmes périodes, mais là c’est très similaire, très proche. »

Richard Gasquet et Rafael Nadal, les destins liés.

Gasquet ne peut donc pas se défaire de l’ombre imposante de Nadal. Vendredi, lors de son passage face à la presse lors du « Media Day », les trois premières questions posées au Français ont concerné ce fameux Majorquin.

Ce n’est pas illogique. Les deux joueurs sont liés depuis tout petit. Ils étaient les deux prodiges du tennis (les Petits As, etc). Nadal est devenu un immense champion, le roi absolu de Roland-Garros, l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Gasquet a pris une autre route, même s’il laissera une trace particulière, lui aussi.

Nadal-Gasquet, dès 2005…

Durant sa conférence de presse, le Français a justement évoqué le jour où, peut-être, leurs chemins se sont définitivement séparés. C’était à Roland-Garros, évidemment. Il y a 20 ans, en 2005. Gasquet avait déjà affronté Nadal chez les pros à deux reprises, à Estoril en 2004, puis à Monte-Carlo en 2005.

Le Biterrois venait de signer son exploit le plus mémorable, en éliminant le n°1 mondial Roger Federer sur le Rocher, à 18 ans seulement. Le lendemain, en demi-finales, il n’avait cédé que 6-3 au troisième set contre Nadal. Mais deux mois plus tard, la donne avait déjà changé.

« Je me rappelle bien qu’il faisait très chaud sur le court, se souvient Gasquet. Il était différent, il jouait bien mieux qu’à Monaco. Le rebond était très haut. C’était un adversaire coriace. Il a gagné contre moi en trois sets (6-4, 6-3, 6-2 en 1h49). Il était juste meilleur que moi. Lorsque j’ai fini le match, j’ai dit à mon coach de l’époque : ‘Il va gagner Roland-Garros cette années, c’est sûr’. Je n’imaginais pas qu’il gagnerait 13 fois de plus, mais je savais qu’il allait remporter ce tournoi. Il jouait d’une manière incroyable. »

Ce jour de mai 2005, Gasquet a vite compris. « Je savais qu’il allait gagner peut-être 5-6 fois Roland-Garros, parce que c’était déjà un joueur extraordinaire. » Et peut-être, dès ce moment, a-t-il saisi que lui-même ne soulèverait jamais le trophée sur la terre battue parisienne…

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À propos de l'auteur
François Tesson
Alias « Tess ». Le fuoriclasse de la rédac. Football, cyclisme, tennis, rugby, volley, chessboxing: quelle que soit la discipline, François vous trouve toujours des sujets en or. Jaune, de préférence. Plusieurs Grandes Boucles, Grands Chelems et grands ponts à son actif, sans aucun contrôle positif. Point faible: à deux doigts de percer sur Snapchat.
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