« C’est une légende du foot camerounais, africain qui s’est éteint, un symbole d’un autre temps, de cette époque où le Canon de Yaoundé, son club, survolait le foot local, continental, entassait des dizaines de milliers de fans dans sa cuvette surchauffée du stade Amadou-Ahidjo », écrit Hervé Penot, le journaliste grand spécialiste du football africain de L’Equipe, dans l’édition de ce samedi.
Le football camerounais pleure l’un de ses plus illustres champions, Emmanuel Kundé, mort vendredi à l’âge de 68 ans. Joueur vedette du Canon Yaoundé de 1977 à 1987, ce milieu défensif a été l’un des tauliers de la grande équipe du Cameroun de Joseph-Antoine Bell et Roger Milla, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 1984 et 1988, de la Coupe afroasiatique en 1985 (avec Claude Le Roy aux commandes en 1988). Il a été élu Ballon d’Or camerounais en 1985 !
Ces Lions indomptables ont marqué toute une génération en disputant les Coupes du monde 1982 et 1990. En Espagne, les Camerounais ont été éliminés au premier tour, en finissant troisièmes de leur groupe avec le même nombre de points et la même différence de but que l’Italie, championne du monde trois semaines plus tard.
Le premier exploit africain
Huit ans plus tard en Italie, le Cameroun a remporté le match d’ouverture face à l’Argentine de Diego Maradona (1-0, but de François Omam-Biyik), avant de se hisser en quarts de finale pour perdre en prolongation face à l’Angleterre. La première vraie épopée du football africain dans l’histoire du Mondial. Kundé égalise à la 61e minute sur penalty.
Légende de sa sélection (127 sélections et 15 buts entre 1978 et 1992), Kundé a également évolué en France, au Stade Lavallois (1987-1989) puis du Stade de Reims (1988-1989), avant de terminer sa carrière au pays. Il a tenté sa chance en tant qu’entraîneur, au Canon Yaoundé ou au Gabon, mais sans réussite.