Roland-Garros, une grosse polémique refait surface

Roland-Garros
Déjà très critique sur le sujet l'an passé, Ons Jabeur en a remis une couche cette semaine au sujet des sessions de soirée à Roland-Garros, majoritairement réservées aux hommes.

Ons Jabeur ne décolère pas. La Tunisienne, quart-de-finaliste à Roland-Garros ces deux dernières années, ne comprend toujours pas pourquoi les femmes sont toujours privées (en très large majorité) du programme des sessions de soirée à Paris.

Depuis la mise en place de ces « night-sessions », en 2021, seules quatre rencontres du tableau féminin ont été programmées sur ce créneau. L’an passé, il n’y en a eu aucune. Et cette année, pour le moment zéro.

« Cela reste triste qu’on soit toujours dans la même situation et j’assume ce que j’ai dit, a réitéré Jabeur mardi après sa défaite au 1er tour. En Europe, de façon générale, la situation est malheureuse pour les femmes, pour le sport féminin, pas seulement dans le tennis, pour le sport en général. Les personnes qui prennent ces décisions, qui qu’elles soient, je ne sais pas si elle ont des filles et j’espère qu’elles ne traiteraient pas leurs filles comme ça. C’est un peu ironique. »

« On ne diffuse pas de sport féminin, de tennis féminin et ensuite on se pose la question de savoir pourquoi on le sport masculin est plus regardé. Bien sûr qu’on regarde plus le sport masculin, puisque c’est ce qui est le plus diffusé, ça va donc de pair, peste Ons Jabeur. C’est une honte pour les fédérations, une honte pour les chaînes de télévision que ce soient les contrats qui soient pris. Il y a des joueuses qui méritent qu’on leur prête de l’attention. »

Un casse-tête pour les organisateurs

La Tunisienne s’attaque aux décideurs, et cible en partie la directrice du tournoi Amélie Mauresmo, qui concocte la programmation en compagnie du juge-arbitre Rémy Azemar. On ne peut pas vraiment accuser l’ancienne n°1 mondiale de manquer de considération pour le tennis féminin. Mais Mauresmo est bloquée par une situation difficile à gérer.

Le problème de ces sessions de soirée est qu’elles ne comportent qu’un seul match. En programmant une rencontre du tableau féminin, on prend le risque d’avoir un spectacle très court. Il suffit de voir comment les favorites, Aryna Sabalenka ou Iga Swiatek, expédient leurs premiers tours en à peine plus d’une heure. Ce serait regrettable pour les spectateurs, qui ont payé cher leur billet, ou pour le diffuseur, Prime Vidéo, qui a signé un beau chèque pour s’offrir l’affiche du jour dans ces sessions de soirée.

Il y aurait sans doute un meilleur équilibre à trouver, cela dit. Et l’étrange Rune-Nava programmé ce mercredi soir (après le forfait d’Hugo Gaston, qui devait jouer contre Ben Shelton) aurait peut-être pu laisser sa place à un Swiatek-Raducanu. Jabeur pense qu’un Osaka-Badosa cette année ou un Swiatek-Osaka l’an passé aurait mérité cette mise en valeur.

L’une des solutions serait celle mise en place à l’US Open ou à l’Open d’Australie, avec une rencontre féminine et une rencontre masculine à chaque « night ». En commençant à 19 heures au lieu de 20h15, ce serait envisageable. Avec le risque de finir encore plus tard, en cas de rencontres à rallonge…

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À propos de l'auteur
François Tesson
Alias « Tess ». Le fuoriclasse de la rédac. Football, cyclisme, tennis, rugby, volley, chessboxing: quelle que soit la discipline, François vous trouve toujours des sujets en or. Jaune, de préférence. Plusieurs Grandes Boucles, Grands Chelems et grands ponts à son actif, sans aucun contrôle positif. Point faible: à deux doigts de percer sur Snapchat.
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