« Oh Zinédine, pas ça Zinédine, pas ça Zinédine. Oh non pas ça. Pas aujourd’hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait… » Thierry Gilardi est resté dans le cœur des fans de football en France et pas seulement avec des séquences devenues mythiques comme lors du coup de boule de Zinédine Zidane sur Marco Materazzi lors de la finale de la Coupe du monde 2006 en Allemagne.
Moins de deux ans plus tard, le 25 mars 2008, le commentateur de l’équipe de France sur TF1 est décédé après une crise cardiaque à l’âge de 49 ans seulement. Le football français a alors perdu sa voix. Le monde des médias sportifs a perdu sa plus grande référence. Le journaliste sportif, d’abord présentateur en plateau, s’était imposé comme le meilleur commentateur de ballon rond sur Canal+, en parlant à de vrais spécialistes de ce sport, avant de basculer en 2005 sur TF1.
Le magazine L’Equipe consacre un article sur « l’héritage » laissé par Thierry Gilardi auprès des commentateurs TV actuels. A commencer par son ancien poulain Grégoire Margotton, qui, comme Gilardi, a largement fait ses preuves sur la chaîne cryptée, en faisant vivre les meilleurs matches de Ligue 1 et de Ligue des champions, avant de basculer sur la une pour officier lors des rencontres des Bleus.
Thierry Gilardi dans la tourmente
Avec Gilardi, « on n’avait jamais fait mieux », assure son ancienne collègue chez C+ Nathalie Iannetta. Margotton rappelle toutefois que Gilardi avait été contesté lors de ses débuts sur TF1, en remplacement d’un Thierry Roland beaucoup moins professionnel mais extrêmement populaire (et même associé au sacre de la France en 1998). « Parce qu’il n’était plus à Canal, parce que d’autres le trouvaient moins bien que Thierry Roland. Nous occupons des postes où on est voué aux gémonies – certains estimant qu’on est devenu nul du jour au lendemain – ou porté aux nues mais lorsqu’on n’est plus là. C’est bizarre », explique Margotton.
En commentant la sélection tricolore aux côtés de Jean-Michel Larqué et Arsène Wenger, Gilardi a dû s’adapter à un auditoire bien plus vaste. Et, autre revers de la médaille, les fans de foot ont aussi été déçus par le virage pris par le journaliste. Grégoire Margotton sur TF1, avec Bixente Lizarazu en consultant, mais aussi Xavier Domergue sur M6, lors des matches de l’EDF commentés avec Christophe Dugarry, tentent tant bien que mal de parler autant aux mordus de football qu’aux téléspectateurs éphémères des grands tournois.